Piège n°1 : Tenir compte des notes trop tôt dans la réflexion

C'est l'erreur la plus fréquente que ce soit du côté des enseignants que des parents. Nous avons tendance à envisager l'orientation en fonction des notes en oubliant de prendre en compte les compétences et les centres d'intérêt.  Pour qu'une orientation soit réussie il faut que les 3 clignotants soient au vert!

On entend trop souvent "il est bon en maths donc il faut qu'il prenne une spécialité maths ou qu'il fasse une école d'ingénieur" ou pour un élève bon en maths mais qui construit un parcours plus littéraire "Quel gâchis!". Et oui! un élève peut tout à fait obtenir d'excellents résultats en maths mais détester cette matière.  Un élève doit s'épanouir dans ce qu'il fait,  et nous devons tenir compte de son intérêt ou non pour la matière plutôt que le résultat chiffré.

Nous ne devons pas oublier qu'une même note ne veut pas forcément dire la même chose. C'est bien  son intérêt ou non pour une matière qui nous renseigne sur son profil de motivation et le profil d'apprentissage. Loin de moi de dire qu'il ne faut pas regarder les notes... mais il faut plutôt en tenir compte à la fin du processus d'apprentissage.Travailler l'orientation consiste à nourrir une réflexion et à se centrer sur l'individu (atouts, qualités, valeurs, motivations) et non pas la réduire à une simple évaluation normative.

Piège n°2 : Oublier de travailler sur la connaissance de soi

On ne peut pas s'orienter correctement sans se connaître. Il faut se recentrer sur ce qu'ils sont et non plus uniquement sur leur performance scolaire. Notre rôle est important, nous sommes au coeur de l'humain et nous devons prendre le jeune dans tout ce qu'il est, sa sensibilité, ses qualités, ses goûts, l'orientation s'inscrit dans un projet de vie, il nous faut l'aider à se construire sur des valeurs d'altruisme, d'attention aux autres, de partage, qu'ils apprennent à travailler ensemble dans le respect des différences de chacun,  à s'écouter. Il leur faut trouver leurs talents, prendre conscience de leurs points forts.

C'est tout l'enjeu du 1er trimestre, les aider à se questionner, à se connaître, réfléchir sur ce qu'ils sont : comprendre ce qu'ils sont, quelles sont leurs valeurs, leurs traits de personnalité, leurs qualités, leurs centres d'intérêt., l'amener à explorer ses points forts et ses points faibles. Il faut également l'aider à réfléchir à l'avenir, comment se voit-il en tant qu'adulte ? qu'est-ce que réussir sa vie ? qu'est-ce que réussir dans la vie ? etc. Ce questionnement va l'aider à se motiver et donner du sens à  son projet.

Piège n°3 : Réfléchir à une filière d'étude avant un métier

Une formation mène un métier. Si un élève ne sait pas pourquoi il s'inscrit dans une formation, s'il n'en connaît pas les débouchés, comment voulez-vous qu'il soit motivé  ? Une fois qu'il a une idée de métier, il peut alors réfléchir à la meilleure voie pour y arriver en fonction de sa personnalité, de sa façon d'apprendre et des résultats scolaires... c'est à ce moment là que les notes sont importantes.

Piège n°4 : Conseiller au lieu d'écouter le jeune et de l'accompagner dans sa réflexion

Il nous faut créer les conditions de prise en charge de l’élève par lui-même, ne pas se substituer à lui, ne pas lui dire ce qu’il doit faire mais l’écouter, l’impliquer en l’incitant à s’exprimer, le mettre dans une situation de « dire » et de « faire », l’amener à réfléchir sur son projet en lui posant les bonnes questions. Ce n'est pas à nous de lui dire ce qu'il doit faire, notre rôle consiste à l'accompagner dans son cheminement, sa réflexion.

Pour que l’orientation ne soit pas subie mais choisie, il faut que chaque jeune soit acteur de son projet.

 

Piège n°5 : Rester focalisé sur une idée... la 1ère idée

La démarche d'orientation consiste à aider le jeune à explorer plusieurs pistes, à être ouvert, être curieux, à se questionner sur ce qui est en cohésion avec sa personnalité. Ce travail d'ouverture est primordial pour, ensuite, pouvoir faire des choix.  Peut-être confirmera-t-il son idée de départ ou il se dirigera vers un autre chemin. Le choix qu'il fera sera en adéquation avec ce qu'il est et sera prix en toute connaissance de cause.

Nous vivons dans un monde en constante évolution, se connaître sera vital pour pouvoir s'adapter aux nouvelles situations personnelles ou professionnelles, il leur faudra aussi faire preuve de résilience.

C'est notre rôle et notre devoir de leur donner les clés d'un avenir où ils seront en situation de réussite et épanouis, en accord avec ce qu'ils sont. La question centrale qu'on doit leur poser n'est pas "Qu'est-ce que tu veux faire ?" mais bien  "Qu'est-ce que tu veux être ."